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Les Ch'tis du Sud

Il n’est pas rare, lorsque l’on déambule dans les rues ou commerces des communes du canton d’Agde, d’entendre parler certaines personnes à l’accent caractéristique. Cet accent, rendu célèbre par le film de Dany Boon est propre aux gens du Nord, ou plutôt des Hauts-de-France.

 

Ces personnes, majoritairement âgées, ont fait le choix de venir s’installer dans la région, pour avoir le privilège, entre autres, de bénéficier d’un climat moins austère que celui de leur région d’origine et couler des jours heureux à la retraite.

Pour avoir discuté avec certaines d’entre elles, je me suis aperçu qu’elles provenaient principalement d’un milieu ouvrier en général et celui de la sidérurgie en particulier.

Peu de personnes connaissent les hauts-de-France. Ce n’est pas une région où l’on a vraiment envie de se rendre et elle reste donc méconnue.


Je vous propose de vous faire découvrir rapidement en quoi consistait la vie de ces Chtis de l’époque des années 60 à 80, aujourd’hui révolue car la sidérurgie a fermé ses portes à la région et a complètement disparu, tout comme le secteur minier auparavant.

 

“Les métalleux”, comme ils étaient appelés en patois, vivaient dans des cités ouvrières, construites par les industries employeuses. Celles-ci sont venues remplacer les corons, autres citées qui abritaient les mineurs de l’époque.
Bien qu’elles soient construites et structurées par groupe de quatre maisons accolées à 360 degrés, le fondement et la volonté des employeurs étaient les mêmes. Regrouper les employés, les avoir à disposition, à proximité et leur faire bénéficier des avantages de loyers modérés.
Dès lors, la vie de ses habitants s’articulait sous une certaine forme de communauté.


L’usine fonctionnant 24 heures sur 24 tous les jours de l’année, les ouvriers travaillaient le matin ou l’après-midi mais également en équipe de nuit.

Pendant que les maris travaillaient, la majorité des épouses s’affairait à la maison, entre l’entretien ménager, la cuisine et les enfants à gérer. Elles n’étaient pas nombreuses à exercer une profession à l’époque.
Les après-midis, pour celles dont le mari travaillait à ce moment-là, elles se retrouvaient par petits groupes, chez l’une ou l’autre, pour “boire eun gout ed’jus” (boire un café) et discuter de choses et d’autre.

Une expression du Nord dit bien que chez les ouvriers,
“eul caftchiere elle est toudis chus fu” (la cafetière est toujours sur le feu)

Les loisirs étaient très peu nombreux, tout comme les vacances. Une ou deux fois l’année, venait s’installer “la ducasse” (fête foraine) pour la plus grande joie des enfants. L’occasion pour la famille de manger les traditionnelles frites cuites à la graisse de bœuf, dans des cornets de papier journal servis dans “ch’ baraque à frites” (sorte de caravane à usage de snack).


Il arrivait parfois qu’un bal s’organise au son de l’accordéon, “le piano du pauvre” comme l’appelait Léo FERRE, instrument si cher à la région.


Les gens étaient heureux et il régnait toujours la joie de vivre dans ces cités où les voisins étaient des amis. Tout le monde se connaissait et l’entre aide était de mise. Une profonde et réelle solidarité. Comme le disait Enrico Macias dans sa chanson sur les gens du Nord :

“ils ont dans le cœur, le soleil qu’ils n’ont pas dehors”...

C’est tellement vrai….
On ne peut pas dire que le climat qui règne en général en cette région, favorise et soit propice aux balades champêtres ou déjeuners bucoliques….

 

C’est donc la convivialité et la chaleur humaine qui font et ont toujours fait la différence. Tout comme l’hospitalité connue et reconnue par ceux qui ont eu la chance d’en bénéficier.

 

Un proverbe ch’ti est très explicite et résume bien le pays et les habitants. Il dit ceci :

“ Ch’ti qui vient din ch’nord, y bré deux fo.. El première fo qu’in t y arrif, et eine deuxheinme fo qu’in t y rpar “.

Ce qui veut dire que l’on pleure en arrivant et en découvrant ces paysages tristes et le climat maussade, mais on pleure en repartant car on a du mal à quitter les gens si accueillants.


Voilà ce qu’est et a été le nord….


Je ne pouvais pas terminer cette narration, sans vous faire partager une recette traditionnelle, tombée en désuétude, mais qui a réchauffée tant de “gueules noires” (mineurs) et de “métalleux” (sidérurgistes ou métallurgistes)

 

La recette du Rassacache

Voici donc la recette du Rassacacje (“retiré” en ch’ti…Une fois que l’on retire les légumes, reste la soupe):

 

INGREDIENTS :
(Recette pour 4 personnes)
– 3 carottes
– 2 poireaux
– 1 navet
– 4 pommes-de-terre
– Un bouquet garni
– 200 grammes de haricots blancs
– 200 grammes de poitrine de porc fraîche
– 1 jambette de porc (jarret)
Selon les goûts, vous pouvez rajouter du chou et une branche de céleri

 

RECETTE :
Faire tremper les haricots toute une nuit dans l’eau.
Le lendemain, éplucher et couper les légumes. Les mettre en cocotte, sauf les pommes de terre.
Ajouter les haricots égouttés et placer sur l’ensemble le lard et la jambette. Finir avec le bouquet garni.
Couvrir d’eau, saler et poivrer.
Fermer la cocotte et cuire 50 minutes.
Retirer le lard (laisser la jambette) et placer les pommes de terre. Continuer la cuisson 45 minutes.
Servir en soupe ou en potée, avec les morceaux de lards refroidis coupés en dés. Il est possible aussi d’écraser l’ensemble des légumes et de rajouter un peu de jus de cuisson et un morceau de beurre. C’est excellent !

 

Bon appétit