La Folie Deuch à La Tamarissière

La Mythique Deudeuche

Comme de nombreuses villes de France, Agde et ses stations balnéaires accueillent régulièrement des manifestations où les « mordus » de véhicules d’antan se retrouvent pour échanger sur leur passion commune et surtout arborer leur propre exemplaire.

L’une d’entre elles, qui se déroule au mois de mai, permet aux adeptes de la mythique 2CV CITROËN de se retrouver.

Le temps d’un week-end, toute la ville va pouvoir entendre et voir circuler cette célèbre voiture qui va se décliner sous toutes ses formes et couleurs de production. Et bien plus, car certains prototypes fabriqués par d’ingénieux membres, seront visibles.

La Deuch, l’histoire d’un mythe

Celle que l’on a surnommée « deuche », « deudeuche » ou encore « deux pattes » en référence à son moteur bicylindres a été produite a plus de cinq millions d’exemplaires entre 1948 et 1990. Mais connaissez-vous l’épopée de celle qui fait partie des dix voitures Françaises les plus vendues de l’histoire ?

C’est en 1939, que le prototype de la CITROËN 2CV voit le jour. Ce « vilain petit canard » en tôle ondulée, reconnaissable à son unique phare, essuie-glace et démarreur à manivelle, sera un concept bien figé. Personne n’aurait pu imaginer, à l’époque, que cette voiture en tôle, avec un drap en guise de toit, allait devenir l’un des plus grands succès automobile Français.

Il faudra attendre la fin de la guerre, pour voir apparaître le premier exemplaire qui devait répondre à un cahier des charges et aux impératifs de l’immédiat après-guerre.

Le projet TPV (Toute Petite Voiture) est lancé.

A une époque où, par exemple, le monde paysan était dépourvu en véhicules, il fallait pouvoir en proposer un qui ne s’adresse pas à une clientèle aisée ou urbaine.
D’ailleurs, le cahier des charges de la 2CV ne mentionnait-il pas que cette CITROEN devait être capable de traverser un champ labouré avec un panier d’œufs dans son coffre ?

Et l’objectif sera atteint.
La voiture sera ultra-économique. Sa carrosserie sera en tôle nervurée, ses sièges en tubes, son toit recouvert d’une bâche qui pourra se rouler pour la transformer en découvrable.
Rustique, la 2CV n’en sera pas moins une voiture techniquement intelligente.
Son minuscule moteur bicylindre à plat, son refroidissement par air ne lui feront pas craindre les basses températures. L’eau de refroidissement ne risquera pas de geler, puisqu’il n’y en a pas.
La suspension sera originale, même si elle a tendance à bringuebaler dans tous les sens ses occupants, au gré des nids de poules.

C’est le 07 octobre 1948 que la 2CV a bien du mal à sortir de l’ombre. Présentée sous une bâche au salon de l’automobile, elle y sera dévoilée par le Président de la République René COTY.
Ce dernier ne sera pas très enthousiaste en découvrant cette boîte de conserve en fer blanc sur quatre roues.
Nous sommes bien loin des productions prestigieuses, comme la Traction de l’époque.
Il n’y a pas que le Président de la République qui ne sera pas enthousiaste. Le public aussi va se détourner de celle qui, plusieurs années plus tard, produira l’effet « Deudeuche ».
Il faut reconnaître qu’en cette fin d’année 1948, la 2CV n’est de toute façon, pas encore au point.

Au fur et à mesure du temps, cette petite citadine, dont le moteur produit ce bruit si caractéristique et la tonalité agréable à entendre, va trouver sa place auprès du public, jeune et moins jeune et évoluera favorablement au gré de ses nouvelles caractéristiques.

Et la production ne sera pas toujours au rendez-vous pour satisfaire rapidement cette demande croissante. Les délais d’attente s’allongeront…

Cet engouement va durer jusqu’ au début des années 90. La deudeuche va se décliner sous de nombreux modèles ou versions, aux couleurs aussi bien sobres que chatoyantes et éclatantes. Il va y en avoir pour tous les goûts et personne ne restera insensible à l’une d’entre elles.

La Deudeuche, la fin d’une époque

Malheureusement, la règlementation de plus en plus stricte en matière de sécurité et de pollution va impacter la 2CV qui va être boudée par de nombreux pays.

La citadine se fait de plus en plus vieille et n’est plus au goût du jour.

Et surtout, sa production revient chère à la fabrication. Son choix de conception (entièrement démontable), nécessite beaucoup de main d’œuvre car elle est montée à la main, alors que d’autres sont produites sur chaînes d’assemblages robotisées.

Lors d’un dernier sursaut, la 2CV 6 CHARLESTON sera produite à 8 000 exemplaires, déclinée en noir et rouge DELAGE.

Le 26 juillet 199O, la dernière 2CV sort des ateliers de production de l’usine portugaise de MANGUALDE, sous sa dernière version, la CHARLESTON, mais de couleur gris cormoran-gris nocturne.

Elle sera réservée au Directeur de l’usine.

Après quarante années de production, c’est la fin d’un mythe et de toute une belle époque.

Epoque qui a vu défiler le long des routes ce petit véhicule que l’on pouvait prendre le temps de regarder car il circulait faible allure et il n’était pas rare de voir des têtes sortir par le toit lorsque la capote était enroulée à l’arrière.

La Folie Deuch' sur la côte agathoise

Grâce à ces passionnés d’aujourd’hui, le mythe de la deuche perdure sur le littoral agathois avec La Folie Deuch’.

Le temps d’un weekend, cet événement rassemble 2CV et Méharis à La Tamarissière, au Grau d’Agde, au Cap d’Agde et à Marseillan Plage.

Du 12 au 14 mai 2023, plus de 1000 participants sont attendus pour cette deuxième édition. Certains participants logeront même au Camping La Tamarissière, ce qui vous laissera encore plus le temps d’admirer ses voitures de collection.

Alors, retrouvons-nous vite à La Tamarissière, pour admirer celles qui deviennent des dinosaures au fur et à mesure que le temps s’égrène.